Dans le LANKAVATARA SUTRA Bouddha dit que la

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Dans le LANKAVATARA SUTRA Bouddha dit que la discrimination dont nous faisons tous abondamment usage provient de « l'énergie de l'habitude », de la « trace » qui demeure présente dans la « conscience-grenier » où tout est stocké. Cette conscience est essentiellement passive, elle reste au repos jusqu'à ce qu'un phénomène spécifique vienne la sublimer.

L'apparition de ce phénomène est un grand mystère qui échappe à toute analyse discursive, mais lorsqu’il se manifeste – à la vision de l’étoile du matin pour Boudha, en entendant le cri d’un corbeau ou d’une corneille pour Ikkyu, ou encore en regardant une fleur s’ouvrir, ou bien encore en heurtant du pied un caillou, etc … - alors cette conscience s’éveille subitement et l’énergie de l’habitude est rompue.

Bouddha poursuit ainsi son discours au sujet de la discrimination ;

« Pour cette raison, Mahâmati, toi et d'autres bodhisattvas devriez rejeter toutes discriminations qui mènent aux notions de naissance, et de destruction, d'être et de non-être, afin de vous libérez des liens de l'énergie de habitude. Ainsi vous réaliserez la Noble Sagesse réalisable en vous-mêmes.»

Alors, Mahâmati demanda à Bouddha :

«Pourquoi est-ce que les ignorants s'adonnent à la discrimination et pas les sages ?»

- «C'est parce que les ignorants s'attachent aux noms, aux signes et aux idées ; comme leur esprit se meut au long de ces canaux, ils se nourrissent d'une multiplicité d'objets et tombent dans la notion d'âme dotée d'une existence propre ; ils discriminent entre le bien et le mal parmi les apparences et s'attachent à ce qui est agréable. Comme ils s'attachent ainsi, le karma issu de l'avidité, de la colère et de la folie s'accumule. Comme l'accumulation du karma se poursuit, ils sont emprisonnés dans un cocon de discrimination et sont en conséquence incapables de se libérer du cycle dela naissance et de la mort.

A cause de la folie, ils ne comprennent pas que toutes choses sont de la nature de maya. Comme le reflet de la lune dans l'eau, qu'il n'existe pas de substance du soi qu'on puisse imaginer comme une âme dotée d'une existence propre. Que toutes leurs idées définitives proviennent de leurs fausses discriminations de ce qui n'existe que parce que c'est vu par l'esprit lui-même. Ils ne se rendent pas compte que les choses n'ont rien à voir avec le qualifié et le qualifiant, ni avec le cycle de la mort, de ladurée et de la destruction, et au contraire, ils assurent qu'ils sont nés d'un créateur, du temps, des atomes, de quelque esprit céleste. C'est parce que les ignorants s'adonnent à la discrimination qu'ils se meuvent avec le flot des apparences, mais il n'en va pas ainsi des sages.»