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Sunyata Zendo
14 avril 2009

Non Effort


              Zazen - 4 pratiquants

Chine_mars Tai chi au jardin français - Shangai - Chine

Un proverbe chinois dit : « Si une chose tombe à terre, elle s’élèvera à coup sûr ».

Si on vous demande comment accomplir la voie du Bouddha, vous pouvez répondre : « C’est comme se relever de terre après être tombé ».

Bien sûr, il faut faire un effort - parfois après un premier zazen un peu long, il est difficile de se relever, les jambes sont engourdies - mais, c’est naturel de se relever, c’est complètement la voie. Nous ne pouvons marcher que debout sur la voie.

A ce stade de notre pratique, zazen vise à nous entraîner graduellement, à intégrer concentration, effort de présence, attention conjointement avec une détente de plus en plus complète, profonde. Jusqu’au naturel.

Mais peut-être ne comprenez-vous pas bien de quel « naturel » il s’agit là ?

Le débutant sincère s’implique de plus en plus totalement dans son assise, puis, un beau jour cela s’inverse, on se trouve bien que davantage présent, vigilant, de moins en moins impliqué. Donc paradoxalement plus « efficace » ; activité exacerbée sur un substrat de passivité inébranlable.

Notre cheminement n’est plus brusque, c’est-à-dire par paliers avec apnées d’efforts, mais sans le moindre remous, nous progressons discrètement, doucement, par dilution de plus en plus complète et naturelle.

C’est comme pour venir faire zazen, ici au dojo, au début, cela demande un certain effort, puis cela devient automatique, nécessaire et ... naturel.

L’effort juste c’est simplement faire de son mieux. Du mieux qu’on peut, en fonction de là où nous sommes, de nos capacités, de notre histoire … Sans prise de tête.

Quelles que soient les circonstances, que nous soyons jeunes ou vieux, en pleine forme ou fatigués, heureux ou malheureux ; faire du mieux que nous pouvons.

A chaque instant, à chaque souffle. Ni plus, ni moins.

Avec la pratique le passage entre mobilité et immobilité, entre profane et sacré, entre monastère fermé et vie quotidienne, entre absorption et manifestation s’estompe au bénéfice d’une adéquation parfaite qui englobe les contrastes, l’apparente dichotomie des phénomènes, laissant émerger la lumière de l’être.

Naturellement, automatiquement, inconsciemment.

La pratique disparaît alors, tout comme la notion même d’effort.

C’est le wu weï , le non-faire du chan.

C’est par cette pratique que naissent les bouddhas.

                                                            Chine_mars Chine_mars

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