Sunyata

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                  Zazen - 5 pratiquants      

Lorsque nous sommes assis en zazen - à ne rien faire - la chose la plus importante est de trouver la juste tension. Ni trop tendu, ni trop relâché. Cet équilibre se produit grâce à la respiration, une inspiration et une expiration amples, naturelles.

L’assise zen amène progressivement l’expiration à s’épanouir, dans le bas-ventre, quelques centimètres sous le nombril, dans le hara, le centre de gravité du corps humain ; l’océan d’énergie.

Quand je dis que nous ne faisons rien, cela ne signifie pas que nous sommes passifs, mais ici, il n’est pas nécessaire de se préoccuper de l’esprit, du mental. Seulement être attentifs à chaque point de la posture et laisser la respiration nous ramener au point zéro, au point d’équilibre, à ku, sunyata ; la vacuité.

En fait, nous ne faisons pas rien ; nous sommes extraordinairement concentrés, vigilants, ouverts, à tout ce qui surgit, sons, images, sensations, impressions, désirs, regrets, etc … Mais sans s’y impliquer, sans prise de tête.

Cela signifie tout simplement revenir  à la condition originelle de l’être humain ; suivre l’ordre cosmique.

Tout, absolument tout existe ici et maintenant, tout à son influence ici et maintenant et en même temps tout est vide, sans substance propre.

Maître Dôgen a écrit :

« Le moment de l’accomplissement n’est rien d’autre que l’accomplissement entier de la vie et l’accomplissement entier de la mort ».

C’est l’existence même du moment présent – ce délicat instant que l’on ne peut saisir comme on ne peut saisir le moment où la fleur de cerisier s’ouvre au printemps – qui fait de la vie, la vie, et de la mort, ce que nous nommons la mort.

Cet éclair fondamental se réalise pleinement dans le moment présent, il n’est pas forcément grand ou petit, très important ou insignifiant, long ou court, ravissant ou exécrable … Il est. Il est indépendamment de toutes nos considérations personnelles et si nous ne pouvons le saisir c’est que nous sommes trop occupés par ailleurs …

Par ailleurs, ailleurs. 

Combien de secondes sommes nous réellement présents, par jour ?  Attentifs, disponibles à ce qui est … Simplement. Et durant un zazen, combien de petites minutes ?

Et pour notre vie, comptons-nous en heures, en jours ou en années ?

Profondément inspirez, et profondément expirez. Vivre et mourir dans une seule respiration.

Eternellement !