A l'orient de tout

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L’étude du dharma par le recours au zen est la plus grande affaire de notre vie. Il ne faut pas la prendre à la légère. L’humanité d’aujourd’hui pense pouvoir vivre des expériences faciles et gratifiantes pour l’ego. Ce type de pensées ne convient nullement à la voie du zen.

Celui qui aime le confort de ses idées toutes faites, il va de soi qu’il n’est pas un bon réceptacle pour la vérité. D’aucuns disent voir si zazen peut leur convenir, mais eux conviennent-ils à la grande assise silencieuse ?!

La pratique qui s’est transmise jusqu’à nous, c’est la lumière de Shakyamuni, celle qu’il a obtenu au prix de maints efforts, de pratiques ascétiques qui l’ont conduit jusqu’aux portes de la mort. Puisqu’il en a été ainsi pour le roi des rois, comment pourrions-nous prétendre à la facilité ?

Celui qui aime la voie, qu’il ne vise point à la pratique aisée, le trésor qu’il recherche n’est pas convenu. Les sages l’ont clamé ; « Difficile à pratiquer, difficile à comprendre. »

A cela nous reconnaissons la profondeur et l’immensité de la voie.

Le Bouddha lui-même a longuement hésité à diffuser son enseignement aux hommes de son époque.

La loi facile à comprendre qu’aime les hommes, quelle est-elle ?

Ce n’est même pas une loi mondaine et confortable, ce n’est pas la loi bouddhique, on peut l’imaginer délivrance ou liberté, elle n’est que la chaîne de nos désirs infinis qui nous entravent dans la roue perpétuelle du samsara …

Zazen c’est la Voie.

La porte principale qui donne accès. Principale et difficile car zazen doit être pratiqué pour zazen, il s’agit d’une porte sans porte !

Maître Keisan a écrit :

« Zazen, c’est la voie abrupte et rapide pour ouvrir l’esprit et le rendre clair. Zazen conduit très exactement à l’état de paix originel …

La pratique la meilleure et la plus secrète pour couper l’ignorance, c’est shikantaza, seulement s’asseoir. »

Ainsi, zazen n’est pas une distraction.

Les exemples des anciens sont à ce titre édifiants. Eka se coupa le bras gauche, cette histoire symbolise l’abandon de tout. Faire zazen en soi régulièrement, ensemble est difficile, et continuer, persévérer, est plus difficile encore.

A l’orient de tout, ne négligez pas zazen.

Grand Bouddha de Longmen, environs de Luoyang - Chine