Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sunyata Zendo
11 avril 2010

Point de repère


sawaki_zazenL’expérience de la Grande Assise débute lorsque nous prenons place sur le zafu, les jambes repliées. On commence ainsi à ressentir qu’en étant simplement là, dans l’instant présent notre esprit devient fluide.

Dans la pratique de zazen, il est essentiel d’avoir le dos droit. Tenir le dos droit n’est pas une posture artificielle, mais la position naturelle pour la colonne vertébrale. Dans une attitude avachie, nous avons du mal à respirer et un dos rond signifie que nous ployons sous les difficultés.

Pour avoir le dos droit, il n’est pas besoin de forcer en tirant les épaules vers le haut, mais bien de s’installer confortablement dans l’assise, sur le coussin.

Bien basculer le bassin vers l’avant afin de garder le contact des genoux au sol et pousser vers le haut avec la tête. La colonne se trouve ainsi naturellement repositionnée, sans tension, sans effort exagéré, mais avec énergie.

Nous ne penchons pas la tête. Nous ne plions pas devant quoi que ce soit, le menton est rentré, bout de la langue en contact avec le palais. Ainsi la tête est bien campée sur les épaules qui sont basses, détendues.

De même, dans la vie quotidienne devons nous garder cette attention à la posture ; la tête, les épaules, la démarche, la façonde regarder les gens …

Ensuite, nous portons attention au souffle. Quand nous respirons, nous sommes pleinement là. Expiration paisible, profonde, par le nez, en silence. Puis, inspiration qui se produit d’elle-même. Pas besoin de suivre l’air qui pénètre, nous revenons simplement, posément au corps et nous expirons l’expiration suivante …

Inévitablement, au bout d’un moment, il se produit une pensée, alors nous disons simplement : « pensée ». Nous ne le disons pas à haute voix, mais mentalement. Etiqueter ainsi les pensées, les images, les sensations … facilite le retour à l’attention portée à la respiration.

Lorsqu’une pensée nous éloigne complètement de ce que nous sommes effectivement en train de faire – quand nous n’avons plus conscience d’être assis au dojo, mais en tout autre lieu, ailleurs – alors nous disons « pensée » et nous ramenons notre attention sur le souffle, ici et maintenant.

vision_p_n_trante

Les différents types de pensées, images, impressions … que nous pouvons avoir ont peu d’importance. Dans la pratique de la méditation assise, toutes les pensées vertueuses ou monstrueuses sont vues purement comme des pensées.

N’en soyons pas choqués : aucune pensée n’est autre chose qu’une pensée.

Nous nous contentons de leur coller simplement l’étiquette « pensée », puis retour à l’expiration … « Pensée », retour à l’expiration profonde … « Pensée », expiration …

La pratique de zazen est très précise. Il faut être là dans l’instant même. Il faut travailler assez sérieusement, mais si nous nous souvenons de l’importance de cette posture, nous parviendrons aisément à synchroniser l’esprit et le corps.

Donc, pour commencer nous nous asseyons dans la posture correcte. Ensuite, nous portons attention à la respiration … Revenir à la posture … Expirer, revenir à la posture et expirer de nouveau … Lorsque les pensées surgissent, nous les laissons passer et nous revenons doucement au corps et au souffle.

L’esprit et la respiration travaillent de concert avec le corps comme point de repère. On ne travaille pas seulement sur l’esprit, mais à la fois, sur l’esprit et le corps.

mantreeQuand les deux opèrent ensemble, nous ne perdons jamais la réalité.

L’état de calme idéal, de sérénité, de paix profonde apparaît naturellement, spontanément de l’expérience de l’unité corps/esprit.

Si la posture n’est pas dans sa juste tension, si le corps s’affaisse, alors, l’esprit s’en va se promener ailleurs. Lorsque l’esprit et le corps sont en harmonie,la respiration découle automatiquement de la posture juste et comme l’attitude et le souffle collaborent, l’esprit peut s’y retrouver.

Il dispose d’un point de repère.

aloneCette union corps/esprit nous apprend à re-devenir simples, à ressentir que nous ne sommes rien de « spécial » … Des êtres ordinaires … extra-ordinaires, même.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 38 994
Publicité