Premier zazen - 9 pratiquants

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Au début du zazen, le mental est encore agité, soucieux de toutes nos histoires personnelles, nos difficultés, nos désirs. Nous ne sommes pas vraiment là.

Alors il faut s’aider avec la respiration, une respiration ample, profonde … Sentir le mouvement des poumons et du diaphragme. Sans forcer, posément, doucement … Prendre conscience à travers les sensations du corps de notre présence ; l’alignement de la colonne vertébrale, nos genoux sur le sol, nos fesses sur le zafu, le délicat contact de nos pouces, les épaules relâchées, les yeux mi-clos au regard vaste … Chaque point de la posture est important. Observez en tous les détails. Ici, rien ne presse, prenez votre temps …

Expirez profondément, tranquillement, délicatement.

Si les pensées vous occupent, ne cherchez pas à les fuir ou à les retenir. Remarquez plutôt qu’à chaque fois que vous n’êtes plus ici, en pensées ; c’est que vous y êtes de nouveau.

Dans l’école zen notre pratique se soucie peu du mental, des cogitations, il n’y a ni concentration sur des images ou concepts, ni technique pour acquérir un état méditatif particulier.

Seulement la posture, seulement s’asseoir avec une attention, douce mais ferme, sur le corps, la respiration et l’état d’esprit qui laisse passer les pensées comme autant de nuages dans le ciel.

Le corps ne ment jamais, il est toujours ici et maintenant. Il n’est pas comme l’esprit, toujours en partance, en errance, s’attachant à tout ce qui apparaît et disparaît …

Avec et par zazen, la seule chose essentielle est de retrouver l’Être, infiniment, simplement, sans se projeter sur quoi que ce soit, ne pas se servir du mental toujours prompt à échafauder, à calculer, à mesurer … Ainsi l’espace se clarifie et le silence devient vaste, l’esprit devient vaste.

<Une cloche sonne>

Entendez la cloche, les sons seulement pour ce qu’ils sont, ne rajouter rien, ne faites aucun commentaires sur l’écoulement du temps.

Ici, le temps n’a aucune importance, il n’existe pas. Seulement dans votre petit esprit …

Entendez <bruit d'eau de la fontaine, …> et prenez conscience du silence dans lequel tout cela apparaît … Puis disparaît, pour revenir au silence, au son de ma voix, n’interprétez pas le sens, juste laissez pénétrer la musique des mots …

Zazen est l’expérience, simple, indescriptible, inconcevable, directe, spontané du « non-deux », l’unité parfaite … Seulement s’asseoir, ne rien chercher, ne rien attendre.

Profondément expirez ...