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Sunyata Zendo
25 février 2009

Les pensées suite et fin


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Zazen  -  4 Pratiquants

Si le mental tient le gouvernail de nos vies il nous importe d’examiner ici en quoi les pensées influencent notre relation aux autres. Par relation, j'entends celle que nous entretenons avec notre femme, notre mari, nos enfants, nos collègues, etc … Cette relation est un processus d’identification qui est lui-même issu de la pensée et comme je l’ai dit la pensée étant limitée, le rapport à l’autre est très souvent source de discorde et de conflit.

La pensée dans la relation n’est autre que la mémoire ;

Vous m’avez apporté réconfort, affection ou amour et je m’en souviens, vous m’avez fait du tort, vous avez été blessant et injuste et je m’en souviens aussi ;

Telle est la routine ordinaire des jeux humains. Après avoir pris conscience de cela, lucidement, on peut se demander s’il existe une relation à l’autre qui ne soit pas basée sur la pensée, sur le passé, quelque chose qui soit à chaque fois nouveau, frais, disponible ?

Sur le coup de l’énervement, nous avons eu des mots malheureux envers quelqu'un ou encore rempli de désir, nous lui avons chuchotée des mots tendres et tout cela a été enregistré par les deux cerveaux respectifs.

Peut-être, à ce stade, faut-il également se demander pourquoi la mémoire ? Qui a besoin de la mémoire ?

Mais, est-il possible de n’enregistrer ni insulte, ni louange ? Est-il possible de ne rien enregistrer du tout ?

Car, si on n’enregistre rien, la relation devient tout autre.

Ne rien enregistrer, cela signifie, cesser de s’identifier, à l’autre, à un groupe, à des idées, un gourou, à Jésus, à Bouddha, cela signifie le début de la liberté …

Et c’est dans cet « état », cet espace de liberté que se produit l’attention véritable.

Tout cela est évident, mais s’il vous plaît, regardez par vous-même, n’acceptez rien sans l’avoir vérifié par vous-même. Examinez et voyez …

Sommes-nous capables à présent de voir notre incessante identification aux autres et aux choses ?

Dès que nous disons, « mon » mari, « mon » enfant, « mon » travail, …. Nous sommes pris au piège et subissons la déflagration de ce que Krishnamurti nomme de « véritables bombes émotionnelles ».

Sans identification démesurée, disproportionnée nous échappons au contenu émotionnel des mots, pour en faire un usage normal, non réactif, sans emballement du processus de la pensée et de son cortège de conditionnement divers et variés.

« Esprit zen, esprit neuf » dit l’adage.

Quant est-il de nous une fois dépouillé de toutes nos pensées accumulatrices ?

Démuni de toutes nos expériences, de toutes ces images stockées sous nos crânes ?

Nous ne sommes rien, nous sommes vide, devant ce néant inconcevable, l’ego tremble d’effroi et de ce tressaillement naissent les  innombrables pensées d’identification aux idées, aux objets et aux êtres.

Pouvons-nous sereinement observer ce vide sans s’en écarter, sans défaillir ?

Mais sans agir !

Comprenez ... L’action procède toujours de la pensée, lorsque nous souhaitons modifier quelque chose, un comportement, améliorer une situation, il nous faut agir (ou ré-agir s'il existe un degré d’urgence), il nous faut être actif, contrôler la situation, ou ne pas la contrôler et c’est alors la fuite, le déni.

D’un côté une action positive de l’autre une action négative, mais toutes deux dépendent des pensées et sont donc limitées.

La vérité est que nous nous identifions parce que nous avons peur, que nous nous sentons désespérément seul, vide, angoissé.

Cela, nous pouvons l’observer dans dans le silence de notre posture mais sans ré-agir, sans agir non plus.

Dans le zen nous disons qu’il existe une non-action, qui ne possède pas son contraire et qui n’est pas fondée sur le processus discursif.

Pouvons-nous voir de quelle action il s’agit ?

Pouvons-nous regarder simplement comme on contemple le vaste ciel, comme on suit du regard le vol de l’oiseau ?

Comme on suit sa respiration ?

Ne rien faire d’autre qu’observer ...

Si vous faîtes cela vous êtes dans la non-action du zen. Alors l’esprit devient vaste, clair, non encombré, illimité. Vous pouvez immédiatement en finir avec la peur. Regardez, dans cet espace là, la peur et la souffrance n’ont plus leur place.

Comprenez-vous ?... N'ont plus leur place.

Ressentons-nous cela ?

Nous découvrons alors, par nous-mêmes la racine du mal, l’ignorance fondamentale de notre nature véritable qui consiste à laisser les pensées diriger nos vies.

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