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Sunyata Zendo
14 mai 2009

Zanshin - 3


pic

Zazen – 4 pratiquants

Dès l’instant où nos franchissons le seuil du dojo, du pied gauche, il est important d’être pleinement là à cet instant précis. Il s’agit là de zanshin, l’esprit du geste. Etre pleinement attentif aux gestes que l’on fait ne signifie qu’il faut se mettre à vivre au ralenti, notre concentration ne doit pas être « tendue vers », mais  détendue, souple, sans aucune hésitation, sans « perdre » de temps, comme le pas que l’on fait en kin hin, nous inspirons et avançons résolument le pied arrière, puis doucement nous prolongeons l’expiration dans une totale attention à nous-mêmes, aux autres, à notre environnement. L’attention, comme le regard, n’est pas focalisée, cristallisée, elle est vaste et puissante.

De même lorsque nous nous levons après le premier zazen, nous le faisons sans hésitation - en prenant d’infinies précautions si les jambes sont engourdies - mais résolument, fermement, avec toute l’énergie dont nous disposons.

Zanshin signifie aussi que nous ne devons oublier aucun geste, ne pas oublier de rabattre le zafuton et le zafu contre le mur pour kin hin par exemple... Même si nous ne sommes pas nombreux ce soir. De plus dans le dojo il y a en définitive peu de gestes, et les sollicitations sensorielles sont ici réduites au minimum, aussi n'en oubliez aucun.

Ici, dans le dojo, tous nos gestes sont importants, et il n’en existe aucun d’insignifiant, chacun d’eux peut nous permettre d’actualiser notre véritable nature …

Enfin, l’expression finale de zanshin, la plus difficile à réaliser, la plus subtile à comprendre, est lorsqu’il n’y a plus personne qui agit, plus d’acteur. Par exemple, nous faisons gasshô, avec une pleine conscience de ce que nous sommes en train de faire, une pleine attention aux sensations, le contact de nos mains, nos pied nus sur le jonc de mer, … Attention aux perceptions, aux images, aux pensées, mais il n’y a pas de « je » pour  saisir quoi que ce soit … Il n’y a pas de « je » pour s’approprier le fait de faire gasshô.

Nous avons tous fait un jour l’expérience d’une action, ou d’un évènement qui s’enchaîne de lui-même dans une extrême fluidité, cela se produit lorsque le mental cesse de s’approprier, cesse de vouloir maîtriser, diriger, « il » cède sa place et l’action se réalise d’elle-même.

Dans le zen nous disons : « L’insecte s’approche et la fleur s’ouvre » .

Il n’y a plus de séparation entre intention et action, seulement un laisser faire, une confiance absolue, une interaction fluide et merveilleuse ; Réaliser cela profondément, intimement, dans le dojo est affaire de temps et de persévérance. Ce n’est pas difficile, cela nous demande de ramener constamment l’attention à notre respiration, de prolonger notre expiration le plus possible …

La respiration est toujours là, elle n’est ni dans le passé ni dans le futur.

Cette pratique n’a ni commencement, ni fin, elle a peut être commencé pour vous (comme pour moi) un jour, lorsque vous avez franchi pour la première fois le seuil d’un dojo zen, en ce cas elle se réactualise à chaque nouveau passage, mais elle ne finit jamais une fois le seuil parcouru en sens inverse et ceci quelles que soient vos compréhension et motivation.

Dès l’instant où nos franchissons le seuil du dojo, du pied droit, il est important d’être pleinement là à cet instant précis …

ciel

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