Apparences

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Dernier zazen 2009  -  8 pratiquants

Tout le monde s’accorde pour désigner beau ce qui est beau, en conséquence, paraît la laideur. Tout le monde s’accorde pour désigner bon ce qui est bon et juste ce qui est juste, en conséquence apparaissent le mauvais et l’injuste.

Dans le monde des apparences, visible et invisible naissent l’un de l’autre. Facile et difficile se font compléments tout comme le masculin comble le féminin. Long et court se donnent mutuelles limites. Haut et bas, l’un et l’autre se mesurent.

Avant, après se succèdent. Tonalité et sonorité, ma voix et le silence … font ensemble … ensemble, un son d’harmonie.

Ainsi le pratiquant du zen agit sans agir et éduque sans paroles. Au devenir des innombrables êtres, il n’est aucune fin.

Il produit sans prendre possession, va sans attendre de retour et répond à sa mission sans en tirer de mérite.

Voilà pourquoi le mérite ne le quitte pas.

Il vide son cœur et emplit de souffle son ventre. Il diminue son vouloir et fortifie la moelle de ses os. A l’abri du savoir confus et du désir il va sans aller.

Ciel et terre n’ont pas d’affections particulières, ils traitent tous les êtres avec équanimité. De même le pratiquant du zen, regarde t-il tous les êtres sensibles. Avec équanimité.

Longue est la durée du Ciel. Prolifique la Terre dans sa production. Ciel et Terre ne vivent pas pour eux-mêmes.

D’où leur qualité profonde.

Le pratiquant du zen se tient en deçà et devient celui qui précède. Libéré de lui-même, son être est préservé. Parce qu’il n’agit pas pour lui-même ses actes ne laissent pas de traces et ses facultés se déploient dans les 10 directions.

Depuis l’aube des temps, l’être qui suit la Voie est subtil, pénétrant et mystérieux. Si profond que l’on ne peut le comprendre.

Qui le suit à son tour ne cherche pas à être plein. Vide de lui-même, il garde ses défauts et ne recherche pas la perfection.

Voilà ce qui appelé « aller au-delà ... au-delà des apparences ».