I SHIN DEN SHIN

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    poisson clown   

                                                               

Le Maître regarda son élève avec une compassion et une douceur indicibles, lui prenant la main, il dit d'une voix infiniment douce ;

"N'aie point honte de tes larmes, elles jaillissent de la poésie de ton âme et disent plus éloquemment ta gratitude que bien des paroles choisies. Ce serait plutôt moi d'ailleurs, qui te devrais de la reconnaissance - pour ta foi implicite, ta patience, ton attention et ton intelligence . Si je ne pleure point sur ton départ, c'est que je sais qu'il n'implique pas de séparation ; car, où que tu sois, où que tu ailles, et jusqu'aux confins des six mondes, je saurai que tu existes. Sois persuadée que le lien qui unit le Maître à l'Élève ne peut jamais se briser, que ta propre conscience est devenue une part de la mienne, et qu'elles sont éternellement confondues dans la grande Âme Universelle. Ainsi, ne pleure donc pas sur une illusion, ne crois  pas que tu puisses en réalité me quitter, parce que ton corps s'éloigne. Le temps est proche où tu pourras même me voir quand tu le voudras, ayant acquis cette sorte de "vision" qui te permettra de discerner ce qui t'es encore fermé aujourd'hui. L'Adieu n'est qu'une vaine tristesse, mais qui doit hélas, exister jusqu'au jour où les yeux, devenus incapables de larmes, seront éclairés à jamais par le pur Soleil de Joie Tranquille émanant de l'âme.

Si ma tendresse avait le pouvoir de sécher ce ruissellement , sois certaine qu'elle le ferait  à l'instant ! Puisqu'elle y est impuissante, dis-toi au moins que la séparation sera courte : ta vision intérieure s'éveillera sous peu, tu comprendras alors et tu verras ton maître, debout à tes côtés, plein d'affection et de sollicitude, comme si tu ne l'avais jamais quitté !"

Va donc, maintenant, car faire durer ces adieux serait prolonger ton tourment. Que la Paix Profonde et mon Amour t'accompagnent à jamais !"